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Le sport sur le banc de touche #covid19

11 Fév 2021 | Actualité

Compétitions annulées, avenir incertain, évènements reportés… bref, voici presque un an que le quotidien de tous les français a été bousculé. Alors pour les sportifs, c’est l’adaptation qui est de mise mais le moral en a pris un coup ! Continuer, ne pas renoncer mais encaisser des incompréhensions et des déceptions. Le schéma se répète inlassablement au point de faire chuter de 25% le nombre de licences prises en septembre 2020. Un constat alarmant pour le sport amateur et ces 17 millions de licenciés.

Le sport, un oublié de plus parmi les autres

Au même titre que la culture, le sport se retrouve sur le banc de touche. Un choix regrettable mais qui soulève surtout des interrogations. Comment comprendre les dernières mesures prises qui semblent amener à une mort lente du sport ? « Freiner l’épidémie » mais malgré des élaborations de protocoles par les organisateurs de compétition, l’ajout de nouvelles mesures et les adaptations proposées par ces derniers, nos dirigeants balayent d’un revers de main ces propositions. Aucun compromis, si ce n’est la promesse d’un report vague et lointain… Alors si les annulations pleuvent, elles ne sont pas sans conséquence.

Le sport est pour beaucoup une vraie bouée de sauvetage, vecteur de lien social et de lutte contre l’isolement comme le mentionne le ministère des sports. Il est même considéré par ce dernier comme étant « des supports éducatifs à part entière. » Il parait alors de l’ordre de l’utilité publique et de la santé publique que de laisser les gens en leur âme et conscience, participer à des manifestations sportives et à des entrainements.

Les conséquences de la sédentarité chez l’individu ne sont pourtant pas nouvelles, que font alors les pouvoirs publics pour encadrer les pratiques physiques et sportives ? L’infectiologue Éric Caumes affirmait d’ailleurs en novembre dernier que le taux de dépression « a doublé en six semaines ». A l’heure où la dépression n’a donc jamais été aussi forte, l’activité physique serait de loin l’une des meilleures solutions pour la santé mentale des individus. La quantité d’hormones libérés par le sport est vital pour l’équilibre psychique et ainsi lutter contre les états d’anxiété (merci à la dopamine et à l’endorphine).

Pour compléter, je cite le ministère des solidarités et de la santé :

« L’activité physique et sportive (APS) est un déterminant de santé physique et mentale à part entière. Notre société est marquée par une forte augmentation de la sédentarité, liée notamment à la tertiarisation des emplois, à l’augmentation des déplacements inactifs et à l’essor du numérique. Or, l’activité physique est un déterminant majeur de l’état de santé des individus et des populations à tous les âges de la vie. Elle contribue à améliorer l’état de santé et ses bienfaits constituent un réel apport permettant aux personnes de mieux vivre avec la maladie et mieux supporter les traitements. Par ailleurs, l’activité physique et sportive est reconnue comme une thérapeutique non médicamenteuse par la Haute Autorité de Santé depuis 2011. »

Retrouvez la source ici.

2 poids, 2 mesures

Le constat ne s’arrête pas là. Si l’on autorise des compétitions pour les athlètes professionnels et de haut niveau, pourquoi ne pas en faire de même pour le sport amateur avec les mêmes conditions protocolaires ? Le débat est ouvert. Car nous ne parlons pas d’une centaine de personnes privées de sport mais bien de 35 millions de pratiquants. Et pour aller plus loin dans les chiffres : 17 millions de licenciés amateurs en France et 6 millions d’adhérents aux salles de sport.

Mais le coup de massue a été bien évidemment le couvre-feu à 18h pour tous les clubs sportifs, déjà durement touchés par la baisse de licenciés. Et alors qu’ils avaient pourtant tous mis en place des mesures et écoutés les recommandations sanitaires, les 160 000 associations sportives françaises accusent le coup…

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Retrouvez l’article entier et l’infographie entière en cliquant ici.

Ce maintien du sport relayé au second plan, vient mépriser le travail acharné de milliers de bénévoles dévoués toute l’année. Répondant présents par tous les temps, ce sont eux qui forment les enfants, les écoutent et les voient grandir, eux, qui permettent de donner confiance aux individus par le sport. On peut donc hisser légitimement le sport comme essentiel tant il apporte à l’humain sur tous les plans. Le milieu sportif amateur attend alors de vraies mesures qui tardent pourtant à arriver…

Patrick Karam, vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France en charge des sports ainsi que 145 présidents de fédérations sportives, de ligues, de comités régionaux et sportifs de haut niveau, se sont unis à travers un appel dans une tribune, à cesser de sacrifier le mouvement sportif. Il est temps d’adapter et d’encadrer la pratique sportive sans l’évincer pour autant.

Vous pouvez signer cette pétition « Autoriser la reprise du sport amateur, de façon responsable. C’est vital. » si vous voulez soutenir le mouvement.

Quel est votre opinion sur le sujet ?

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3 Commentaires

  1. alama alain

    REFLEXION DE L’UTILITE DU SPORT, COUP DE MAITRE OU COUP D’EPEE DANS L’EAU ?
    Depuis la nomination la ministre française déléguée aux Sports Roxana Maracineanu sous la tutelle de l’Education, les commentaires vont bon train sur la place réelle qu’occupe le sport dans le paysage politique français.
    Ainsi, certains voient un casting de rêves quand d’autres crient au déclassement du sport.
    Et si ce flou provenait d’une incapacité du monde sportif à prouver sa plus-value ?
    L’occasion de s’interroger sur l’utilité sociale du sport, entre idées reçues et occasions manquées.
    Car pour juger, tout dépendra de ce que le sport s’engagera à faire.
    LES RACINES DU MAL
    Si le sport peine à convaincre de son utilité, c’est parce que sa face visible, le sport spectacle, ne se fait pas toujours le porte-drapeau de ses valeurs.
    De manière plus systémique, on observe :
    – Une concurrence exacerbée entre les fédérations (et donc entre les disciplines).
    Elle résulte des indicateurs du ministère des sports, qui les incitent à se focaliser sur la performance.
    Le nombre de médailles mondiales est plus facile à estimer que le bien-être des pratiquants
    – Des dérives observées dans le sport professionnel (montant des transferts, dopage, matches truqués, simulations, …) et dans le monde amateur (comportement des pratiquants, violences sexuelles, homophobie, …)
    – Un flou persistant entre les activités physiques et les activités sportives : les unes ont pu perdurer pendant le confinement, les autres beaucoup moins.
    Transpirer est une chose, le faire à plusieurs dans un cadre institutionnalisé en est une autre.
    Sans interactions sociales, le sport fait-il encore sens ?
    – Une assimilation persistante du sport à la compétition : si celle-ci est structurante pour l’individu comme pour le collectif, elle n’est plus nécessairement la finalité ni le moteur des sportifs.
    Réduire le sport à sa composante compétitrice revient à donner raison à ses détracteurs.
    – Une incapacité du monde du sport à prouver sa valeur ajoutée dans les politiques publiques: on se cache sans cesse derrière les « valeurs du sport » en pensant qu’elles sont inhérentes à la pratique.
    Mais il ne suffit pas de pratiquer un sport pour que ses bénéfices soient réels en matière de transmission de valeurs et de bonnes pratiques, de santé, de cohésion, …
    UNE IMAGE DEGRADE MAIS LEGITIME
    Pour les raisons précédentes, le sport apparaît comme n’ayant aucune utilité en période de crise.
    Même la ministre a reconnu qu’il n’était pas prioritaire.
    Entre simple divertissement et produit de consommation, l’image du sport auprès du grand public le rend plus facile à négliger.
    En effet, le ministère des sports dispose aujourd’hui du plus petit budget de l’Etat.
    A tous les échelons territoriaux, il est souvent perçu comme une variable d’ajustement.
    On fournit créneaux et subventions reconduites chaque année et on croît mener une « politique sportive ».
    Lorsque l’économie est en berne, que la culture de l’austérité se répand, que la santé des citoyens est en jeu, franchement, il y a plus important que le sport, n’est-ce pas ? Et bien justement, pas nécessairement.
    Empêchez les gens de bouger et la santé mentale se dégradera.
    Privez les jeunes d’occasions de se défouler sur un terrain et l’ambiance dans la structure familiale en pâtira.
    Annihilez toute interaction sociale et on cessera de faire société.
    Supprimez les grandes compétitions sportives et la cohésion en prendra un coup.
    Retirez le plaisir de jouer, et vous obtiendrez une société désenchantée.
    EN AUCUN CAS, LE SPORT N’EST LA PANACEE .
    Mais si on lui en donne les moyens (et s’il se les donne aussi), il peut être un puissant levier de la reconstruction d’un pays en crise, par sa transversalité unique dans la vie de la cité.
    Le gouvernement précédent avait clarifié sa vision du ministère des sports.
    Il était réduit aux seules fonctions de coordination, de réglementation et de contrôle.
    Avec un transfert des orientations stratégiques à la toute nouvelle Agence Nationale du Sport.
    En positionnant le sport au sein de l’Education Nationale, on pourrait penser à une certaine forme de cohérence.
    Donc un coup de maître pour consacrer les valeurs éducatives de la pratique sportive.
    Mais le sport, ce n’est pas que ça.
    Et compte-tenu de la direction prise depuis 3 ans, on peut craindre un coup d’épée dans l’eau.
    Ce qui est primordial pour donner au sport tout son impact, c’est sa prise en compte transversale (rôles, besoins, impact) .
    Mais tant que le monde sportif ne changera pas son discours, il sera condamné à jouer les seconds rôles.
    CONCLUSION : DEMONTRER L’UTILITE
    « le sport » peut être rattaché à n’importe quel ministère.
    Parce qu’il peut avoir un impact réel et concret sur beaucoup de champs d’actions.
    Au-delà de l’affichage, l’important est d’évaluer sa contribution à un projet de société.
    On a le droit de juger que le sport se suffit à lui-même.
    On peut aussi penser que le sport est avant tout un levier pour construire une société plus saine, plus soudée, plus épanouie.
    A 4 ans des Jeux, Paris 2024 est agité comme un bouclier face aux coupes budgétaires et aux attaques sur son utilité.
    QU’EN SERA-T-IL APRES ?
    C’est tout l’intérêt de la notion d’héritage, encore à construire avec l’ensemble des acteurs.
    Il est désormais indispensable de repenser les politiques associatives du sport.
    Le sport n’est pas vertueux par essence.
    Il le devient lorsque sa finalité et ses bienfaits prévalent sur sa simple pratique.
    Pour que les associations sportives jouent pleinement leur rôle socio-éducatif, il faut deux éléments :
    Assumer que le sport, ce n’est pas que la compétition, ce sont aussi des bienfaits multiples pour des publics divers, parfois très éloignés de la pratique
    Construire de vraies synergies à l’échelle locale, avec des liens forts entre politiques publiques et projets associatifs, des ambitions partagées entre toutes les associations (sportives, culturelles, sociales), et une continuité éducative entre les différents acteurs (monde scolaire, monde sportif, agents municipaux, familles, …)
    LE 21ème SIECLE SERA CELUI DU SENS, OU NE SERA PAS.
    Ainsi, les projets associatifs des clubs et des fédérations doivent répondre à cette question : quel est le sens à donner à la pratique sportive ?
    La réponse et la démonstration de son utilité pourront alors guider les décideurs publics et faciliteront le positionnement du sport dans le paysage politique.

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  2. cholet alain

    merci beaucoup et cela fait beaucoup de mal, en licencié et , la patience comme ont nous le redit, lol et bonne soirée alain c

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  3. PIERRE BERETTA

    La honte nationale de cet état qui infantilise, veille sur nous ( ou nous surveille?) en voulant nous sur-protéger contre notre gré, comme si nous étions assez sots pour ne pas appliquer individuellement les bonnes mesures pour éviter de contacter ce virus,
    c’est :

    1 – Ne pas dire aux français que le noeud du pbm vient du système de santé insuffisant quand strictement rien n’a été fait pour augmenter la capacité d’accueil entre la vague 1 et la vague 2 pourtant annoncée. A preuve les cliniques privées sur Paris sont …. vides , mais on transfère les malades en province en faisant de la bonne com’… affligeant!

    2 – Quand tout va bien , on nous explique de tous côtés que le sport c’est la santé, qu’il faut absolument en faire, que l’on prescrit même des séances pour remédier à certaines maladies, que c’est un pan essentiel de l’éducation que cela contribue au fameux lien social, ….
    Mais en crise sanitaire, les belles paroles s’envolent, rien n’a été mis en place pour pouvoir continuer une pratique régulière du fait du couvre feu de 18 h ( donc c’est pire qu’en mars dernier , même pas une dérogation pour le footing du soir….) et que même les cours d’EPS obligatoires sont sont quasi à l’arrêt. Une honte alors que l’on rapporte que 95% des foyers d’infections se font en vase clos dont beaucoup ( trop ) à l’hôpital.
    Alors l’état – sans rire- fait des appel à projet auprès des clubs pour promouvoir …. le sport santé…. ( je viens de le recevoir ) .
    Bah les énarques de tous poils sont tellement coupés de la vraie vie , qu’ils sont incapables de discerner leurs propres contradictions, et ils devront être tenus responsables des dégâts co-latéraux à long terme.

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